STI : Suicide enseignant à la veille de la pré-rentrée.

Combien de morts faut-il pour une véritable réaction du ministère ?
jeudi 26 septembre 2013
par  Sud Education Lorraine

Dimanche 1er septembre, à Marseille, veille de la pré-rentrée scolaire, Pierre Jacque s’est donné la mort. Pierre était âgé de 55 ans, il était père de famille, d’une grande conscience professionnelle, professeur de STI2D. Il a adressé une lettre d’explication à tout le corps enseignant du lycée avant de commettre cet acte, totalement lié à l’exercice de son métier et longuement réfléchi. Cette lettre retrace des faits avérés et induits des questions auxquelles l’institution doit apporter des réponses concrètes et adaptées. Ce n’est cependant pas le premier suicide enseignant, loin de là. Et les belles paroles de Peillon nous feraient exploser de rire si le sujet n’était pas aussi grave : en effet, selon France TV info, « Le ministre de l’Éducation Vincent Peillon a réagi lundi soir, exprimant sa "très vive émotion" et jugeant "impératif" de redonner aux enseignants et personnels de l’Éducation nationale "toute la considération et le soutien" qu’ils méritent ». Alors question : il va s’y prendre comment, au-delà de cet effet d’annonce inutile ?



« Pas dépressif », « extrêmement critique », voilà ce qu’on a lu dans la presse à propos de notre collègue. Allons un peu plus loin : la réforme du Lycée a supprimé 13 filières STI pour les remplacer par la seule filière STI2D, déclinée en 4 spécialités. Contrairement aux promesses de Peillon et Hollande, non seulement le nouveau ministre n’a pas annoncé l’abrogation de la réforme du lycée et celle de STI2D, mais il a enfoncé le clou : en septembre 2012, il a envoyé une note aux rectorats pour leur demander de ré-étiqueter les 42 disciplines de recrutement des certifiés en seulement 4. Menée au pas de charge (en moins de 15 jours, sur Nancy-Metz), cette opération de gestion des ressources humaines oblige, à présent, les professeurs à enseigner dans de nombreux secteurs de la technologie où ils n’ont pas de compétences... C’est notamment ce dernier point qui a été dénoncé par Pierre, avant son geste désespéré.



Alors les promesses de considération et de soutien, c’est bon pour la presse, mais la question se doit d’être posée franchement : combien faudra-t-il de suicides, pour raisons professionnelles, avant une véritable réaction du ministère ?


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