Retraite 2013 : bilan d’une non-lutte

jeudi 19 décembre 2013
par  Sud Education Lorraine

Le gouvernement a donc orchestré une nouvelle « réforme » des retraites : hausse des cotisations, allongement de la durée de cotisation, du nombre d’années à travailler, baisse des pensions ; bref, trahison post-électorale et rigueur pour tous, alors que les plus riches continuent de s’enrichir. La faute au seul parti dit socialiste ? Des voix s’élèvent, notamment dans les directions des gros syndicats, pour dire que les salariés se sont peu mobilisés. Certes, c’est un constat, 2013 n’a pas été 2003. Mais justement, petit devoir de mémoire et retour sur 20 ans de contre-réformes et de destruction de nos retraites :

1993 : En plein mois d’août Balladur et Veil font voter leur loi contre le système de retraite par répartition du secteur privé. Passage aux 40 annuités. Absence de réaction syndicale.

1995 : Juppé s’attaque à la fois aux retraites de la Fonction publique et à celles des régimes spéciaux. Face à la force du mouvement social et des grèves, il ravala ses 40 annuités.

2003 : Fillon s’attaque uniquement aux salariés de la Fonction publique tout en jurant de ne pas toucher aux régimes spéciaux. Malgré des millions de manifestants et près de six mois de luttes, le gouvernement imposa les 40 annuités de cotisation pour qu’un salarié puisse bénéficier d’une retraite de base à taux plein. La CFDT a lâché le mouvement en plein essor. Les directions des gros syndicats ont refusé d’aller plus loin que les journées saute-moutons en n’appelant pas à la grève générale, ce qui aurait permis une issue victorieuse.

2007 : Le gouvernement de droite poursuit et impose les 40 annuités aux salariés des régimes spéciaux.

2010 : Réforme Sarkozy-Fillon : l’ensemble des travailleurs du privé comme du public subit le recul à 62 ans de l’âge de départ en retraite après l’expression d’un vaste mouvement. Les directions syndicales appliquent là encore la logique des journées de grève éparses.

2013 : Au tour du PS au pouvoir d’attaquer ce qu’il reste de nos retraites. L’UNSA et la CFDT accompagnent le gouvernement dans le passage à 43 annuités de cotisation. Les directions des autres grosses centrales syndicales s’y opposent timidement sur quelques dates de grève saute-moutons.

En remontant encore un peu plus le temps, nous aurions croisé des luttes

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autrement plus combattives et victorieuses. Quand l’histoire des luttes sociales, jusque dans les années 80 avait conduit à réduire le temps de travail sur la semaine et sur la vie, ces 20 dernières années de contre-réformes, ont réduit les droits à pension de plus de 30% ! Les directions des syndicats majoritaires (cogestionnaires) se sont tues, ont accompagné le pouvoir, ou s’y sont opposées par la méthode des journées de grève saupoudrées par ci par là. Et ce souvent contre leurs propres bases engagées dans la lutte ! Et quand les travailleurs ont engagé un réel rapport de force par la grève reconductible, les directions syndicales ont été incapables d’appeler à la grève générale, ou ont carrément refusé de soutenir les collectifs de lutte et les assemblées générales de grévistes. Et ce sont les mêmes qui viendraient dire que c’est de la faute des salariés qui ne se mobiliseraient pas assez ? Le gouvernement et le patronat ont un vrai plan de bataille pour briser le service public et les systèmes de solidarité, force est de constater que ce n’est pas notre cas. Les journées d’action espacées ne nous permettent pas de construire le rapport de force nécessaire à renverser la vapeur : la stratégie des grandes centrales syndicales nous mène à la défaite.

Ce qu’il aurait fallu, ce qu’il faudra :




GRÈVE GÉNÉRALE RECONDUCTIBLE !

ABROGATION DE TOUTES LES CONTRE-RÉFORMES !

PARTAGE DES RICHESSES !


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