Cartographie lorraine du strip-tease du second degré

Bulletin d’information syndicale n°16-Avril 2014
jeudi 3 avril 2014
par  Sud Education Lorraine

« Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement supprimer telle activité » [1]

Depuis 1996, l’OCDE (Organisation internationale de Coopération et de Développement Économique) suggère ardemment à ses États membres d’appauvrir le service public d’éducation pour aboutir à une privatisation pure et simple... Et ce qu’on peut dire, c’est que le gouvernement français s’y attelle avec le zèle du mauvais élève qui veut à tout prix récupérer son triple A ! Mieux, le rectorat et les inspections académiques de Lorraine s’emploient à faire figure de stakhanovistes en la matière...

Dressons un tableau non exhaustif mais symptomatique du strip-tease local en cours à partir des DHG récemment tombées. Et comme il n’y a pas de petites économies, une fois entériné par les CA des établissements, le rectorat et les IA n’hésiteront pas à gratter encore un peu en CTA et CTSD :

  • Des Blocs de Moyens Provisoires dans un tel nombre (7 au lycée Jeanne d’Arc à Nancy) et une telle durée (11 ans au collège Louis Pasteur à Raon l’Etape) qu’ils ne seraient même pas envisageables dans le secteur privé...
  • Des sections fermées comme le CAP MHL au lycée professionnel Lapie de Lunéville, et des enseignements supprimés comme le Grec en 3ème au collège Chepfer de Villers-les-Nancy...
  • Un nombre d’élèves par classe qui confine les personnels au rôle de gardiens de troupeaux, en collège (29 élèves par classe au collège Emile Gallé d’Essey-les-Nancy) comme en lycée (35 élèves prévus en STMG au lycée Bichat à Lunéville)...
  • Des fermetures de postes programmées et qui n’ont rien d’ « indolores », ainsi au lycée Jean Zay à Jarny ou au collège Van Gogh à Blénod-les-Pont-à-Mousson...
  • Des HSA (Heures Supplémentaires Annualisées) à la pelle au lycée Louis Bertrand à Briey (10,45% de la DHG) ou au collège Jacques Monod de Ludres dans des disciplines qui doivent donner des compléments de service dans d’autres établissements !...
  • Des services partagés comme s’il en pleuvait avec 7 disciplines concernées au collège Langevin Wallon de Blainville-sur-l’eau, ou encore un complément de service qui sera effectué à une heure de route du lycée Henri Vogt de Commercy, établissement de rattachement !!...
  • Quant aux lycées professionnels sur le point de fermer comme le LP Paul Dassenoy de Mohrange, la place manquerait ici pour en dresser la liste...

Bref, un management en flux tendus qui a fait ses preuves à la Poste, dans les hôpitaux ou chez Orange !

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Si le mal-être et la déprime collective qui en découlent sont inévitables, nous ne devons pas pour autant verser dans le fatalisme qu’attendent de nous nos dirigeants pour pointer les dysfonctionnements et les manques de l’enseignement public afin de mieux légitimer un passage progressif de l’éducation au secteur privé. Il est fondamental et urgent de nous faire entendre :
- en refusant de voter ces DHG comme au lycée Bichat de Lunéville,
en continuant à rédiger des motions contre les dotations ainsi que l’ont fait de nombreux CA de collèges (à Villers-lès-Nancy, Ludres, Blénod-lès-Pont-à-Mousson...),
- en rédigeant des communiqués de presse tels que celui paru dans Vosges Matin à propos du collège Louis Pasteur de Raon l’Etape ou celui paru dans le Républicain Lorrain à propos du lycée de Jarny,
- en organisant des AG d’établissements afin de pointer l’urgence de refuser collectivement les HSA, comme au collège Emile Gallé d’Essey-lès-Nancy ou au lycée Jean Zay à Jarny
- en envisageant collectivement de faire grève (comme au lycée Bichat) pour dénoncer le manque avéré de moyens et réclamer une réelle prise en compte de nos missions de service public !

Car ne l’oublions pas, « la grève des enseignants n’est pas, en tant que telle, une gêne pour le gouvernement mais elle est indirectement dangereuse, comme on l’a noté, puisqu’elle libère la jeunesse pour manifester. Ces grèves peuvent donc devenir des épreuves de force difficiles à gérer » [2].


[1(Cahier 13 de l’OCDE p.30)

[2(Cahier 13 de l’OCDE, p.29)


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