Quel front syndical ?

vendredi 25 septembre 2009
par  Sud Education Lorraine

« Commencer à construire un rapport de force ». Ben, l’ est temps d’s’en rend’ compte !

Alors qu’en cette rentrée 2009 notre fraîchement nommé ministre de l’Education Nationale n’a pas d’autres nouvelles à nous annoncer que la poursuite des suppressions de postes (une prévision record de 16.000 déjà programmée pour la rentrée prochaine), côté syndical on assiste à un concours de déclarations fracassantes à en faire trembler le plus ferme des ministres.

Le SNALC-CSEN commence à dénoncer « la situation de pénurie qui tend à s’installer dans une grande majorité d’académies ». La FSU dénonce, pour sa part, le fait que Luc Châtel « continue malgré tout la politique de son prédécesseur » en constatant « qu’il esquive beaucoup les problèmes et les débats en minimisant les difficultés ». C’est peu dire ! Du coup, elle défend l’idée qu’il faut « commencer à construire un rapport de force » et se demande si « une initiative du type grève » ne serait pas envisageable « avant les vacances de la Toussaint ».

Faut vous magner ! D’autant que ça ne risque pas d’être facile quand le SE-UNSA répond qu’il écarte une possible action à court terme au motif qu’il est de plus en plus difficile « de faire bouger les collègues ».

Le syndicalisme de lutte serait « désuet », une « adaptation » serait nécessaire. Ben voyons ! On voit surtout mal comment il leur est possible de s’adapter davantage quand ces bureaucrates syndicaux ont depuis longtemps abandonné la rue et les luttes pour passer leur temps dans les salons feutrés des ministères, sur les plateaux de télévision, ou à tenter en vain de panser un peu les plaies dans les commissions ministérielles et académiques.

Au SGEN-CFDT de surenchérir en déclarant : « Jusqu’à présent, on n’arrive pas à stopper ce rouleau compresseur des suppressions de postes. Les collègues commencent à nous renvoyer à la figure le côté rituel des journées d’action. La vraie bataille que nous devons gagner, c’est devant l’opinion publique ».

Et si, on acceptait enfin de voir que si de nombreux enseignants et salariés considèrent les journées d’action ponctuelles comme inefficaces ce n’est pas qu’il en faut moins, mais au contraire qu’elles doivent être reconduites et élargies.

Les parents d’élèves occupant des écoles pour protester contre la suppression d’un poste, les enseignants désobéisseurs, les réseaux de vigilance contre les expulsions d’enfants sans-papiers, les enseignants du supérieur en lutte, les profs refusant catégoriquement toute heure supplémentaire et tous les précaires de l’Education Nationale, attendent non que les organisations syndicales se détournent des luttes mais œuvrent à les renforcer, à les élargir et à les unifier. C’est en ce sens qu’agit SUD Education.