Bulletin local de SUD Education Lorraine - Décembre 2009 - Janvier 2010
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Ca y est, la réforme du lycée général nous est resservie (p.3). Edulcorée, il est vrai, sur quelques points dans son contenu, mais les nouveautés qui sont proposées doivent être introduites à moyens constants donc, naturellement, au détriment des heures d’enseignement. Sur la méthode, rien n’a changé : pseudo-consultation, flou artistique complet dans la présentation, improvisation dans la mise en place. Mais la manœuvre est encore une fois habile. Comme l’an dernier, en tardant à faire savoir quelles disciplines seront concernées par les diminutions horaires, on pousse chacun à jouer des coudes pour sauver ses meubles (p.2), et on détourne l’attention de l’objectif prioritaire pour le ministère qui reste d’appliquer la politique de rigueur du gouvernement dont le budget 2010 annonce les grandes lignes (p.2). Car celui-ci garde le cap : la suppression record de 16.000 postes, notamment à travers la réforme du recrutement des enseignants (p.8).
Rien pour l’instant sur le lycée technologique dont on devrait régler le sort en 2011, mais la réforme de la seconde de détermination laisse présager de mauvaises nouvelles pour la première et la terminale technologiques. Déjà qu’avec la réforme de l’enseignement pro les effets de la mise en concurrence du bac pro et du bac techno commencent à se faire sentir (p.4-5, dossier spécial voie technologique).
Dans les autres niveaux : au collège, les effets dévastateurs de la suppression de la carte scolaire sont reconnus par la Cours des comptes (p.7) ; dans le primaire, une loi qui contraint les municipalités à financer les coûts de scolarisation des enfants fréquentant les écoles privées (p.6) ; dans le supérieur, après les françaises, ce sont les autres universités européennes qui s’opposent au processus de Bologne dont l’idéologie libérale conduit à la mise en concurrence et à la privatisation rampante de l’enseignement supérieur et de la recherche (p.9).
Et pendant que le gouvernement accomplit servilement les basses besognes, que fait Nicolas Sarkozy ? De la com’. Il annonce en grandes pompes des mesures exceptionnelles en faveur de la scolarisation et de la réussite de tous les jeunes (p.7). Des annonces dont on rigolerait si la politique réelle n’était pas aussi désastreuse pour la jeunesse et notre société. D’ailleurs les profs n’ont pas le cœur à rire si l’on en juge les résultats de l’enquête sur le malaise enseignant (p.8).
Alors, avec tout ça, on y va ? Parce qu’il va falloir y aller ! Deux dates auront déjà marqué le premier trimestre de l’année scolaire : le 24 novembre contre le budget 2010 et les suppressions de postes, puis le 15 décembre contre la masterisation. C’est très loin d’être suffisant. Petit à petit, il faut que nous travaillions tous à mobiliser chacun de nos collègues, dans les établissements, en salle des profs, en heures d’information syndicale, mais aussi à l’extérieur. Ils sont une poignée, nous sommes des millions. Il faudra que nous soyons des millions dans la rue et dans l’action d’ici quelques mois pour défendre ce que nous avons la responsabilité de défendre, ce qui a été péniblement décroché au prix de décennies de luttes sociales : droits et acquis sociaux, service public d’éducation mais aussi postal, de transport, etc...