BAC 2013 : mobilisation !
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Des correcteurs de philosophie au bac 2013 s’apprêtent à une action de rétention des notes pendant 24h.
Jugeant inacceptable la dégradation de leurs conditions de travail, soucieux de donner à leurs élèves un enseignement de qualité, ces enseignants réclament :
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L’intégralité de leur argumentaire :
- Le retour aux dédoublements pour les séries technologiques. Le dédoublement automatique de la 2e heure de cours a été supprimé par la « réforme » des lycées menée par le précédent gouvernement (« réforme Chatel »). Il est aujourd’hui laissé à la discrétion des chefs d’établissement et très rarement appliqué dans les faits. Les conditions de l’enseignement de la philosophie aux élèves des séries technologiques sont déjà rendues difficiles par les réticences et les a priori de nombreux élèves vis-à-vis d’une matière par ailleurs faiblement coefficientée au baccalauréat. La suppression des dédoublements, en alourdissant le service des professeurs, qui peuvent désormais avoir jusqu’à 9 classes et 300 élèves, n’a fait qu’accroître ces difficultés. Comme le souligne l’Association des professeurs de philosophie depuis 2011, cette mesure, motivée par des raisons exclusivement comptables, contredit la légitime exigence de démocratisation de la philosophie. Le travail en demi-groupes était, dans les séries technologiques, la condition minimale d’un enseignement adapté aux besoins des élèves.
- L’officialisation de la 4e heure de cours pour les Terminales S, elle aussi laissée à la discrétion des chefs d’établissement et très rarement appliquée dans les faits. Le programme de Terminale S est presque aussi important que celui des Terminales ES, qui disposent de 4 heures d’enseignement par semaine, ce qui est déjà insuffisant. En outre, la possibilité pour un chef d’établissement de ne pas attribuer cette 4e heure de cours augmente les disparités entre les établissements et les inégalités entre les élèves.
- Le retour aux dédoublements dans toutes les disciplines où ils ont été supprimés. Les correcteurs de philosophie ont bien conscience qu’ils ne sont pas les seuls enseignants touchés par la « réforme » des lycées, et ils sont prêts à faire cause commune avec leurs collègues des autres disciplines.
- L’allongement et l’harmonisation des délais de correction au niveau national. Ces délais, généralement insuffisants, sont différents d’une académie à une autre. Certains correcteurs se retrouvent ainsi contraints de corriger un plus grand nombre de copies dans un délai plus court. Dans ces conditions, la qualité des corrections et l’égalité entre les candidats ne peuvent être garanties.
- L’augmentation significative du nombre de postes aux concours et la titularisation des enseignants précaires (contractuels, vacataires...), pour l’amélioration des conditions de travail des enseignants et donc des conditions d’apprentissage des élèves.
SUD Education Lorraine soutient l’action des correcteurs de philosophie de l’Académie de Nancy-Metz qui estiment que les grèves ponctuelles, pétitions, adresses au Ministre ne suffisent pas à susciter la prise de conscience de la dégradation du système éducatif et les mesures qui s’imposent aujourd’hui.
De manière générale, les conséquences de la réforme du lycée et des suppressions de postes touchent toutes les disciplines et ont conduit à une dégradation globale des conditions d’apprentissage et du niveau de préparation au bac, que les consignes de bienveillance et de rehaussement des moyennes masquent mal.
SUD Éducation Lorraine soutiendra donc les correcteurs de toutes les disciplines qui se joindront à l’action des professeurs de philosophie. Ce n’est que par une mobilisation collective et forte que nous obtiendrons une remise à plat de la réforme Chatel, préalable nécessaire à l’amélioration des conditions d’apprentissage au lycée.
Un préavis de grève, déposé par SUD Éducation à l’échelle nationale jusqu’au 6 juillet 2013 (voir le préavis...), couvre tous les correcteurs qui se joindront à l’action de rétention des notes pendant 24h le 1er juillet 2013.
Faites suivre ce texte et transmettez-nous toute information relative à votre discipline pour nous aider à faire converger les luttes que réclame la défense d’un service public d’éducation de qualité.